Une publication de Danièle Simon
En quoi le mentorat se distingue-t-il des autres modes d’accompagnement ?
Il s’agit d’une question qui m’est fréquemment posée, et sans doute la posture de mentor mérite-t-elle un éclaircissement.
Tout le monde a entendu parler du mentorat et s’en fait une idée particulière, mais qu’en est-il ?
Le mentorat doit son nom au personnage mythologique de Mentor (ami d’Ulysse et précepteur de Télémaque), image tutélaire du maître, de l’instructeur qui accompagne un élève, un protégé, et lui prodigue son enseignement.
Au sein des entreprises, organisations et associations, le mentorat est généralement mis en place dans le cadre d’un programme ayant un objectif précis (par exemple fidéliser les jeunes entrants, favoriser l’égalité professionnelle, donner une priorité aux talents féminins, aider à la montée en compétences des séniors dans le digital, etc.). C’est en effet la précision de l’objectif qui va permettre de garantir l’efficacité du programme.
Le mentorat se caractérise par la mise en place d’une relation de confiance entre une personne en quête d’évolution, le mentoré, et une personne plus expérimentée souhaitant partager ses compétences, son vécu, son savoir être, le mentor. Le but est d’aider le mentoré à grandir, prendre du recul et acquérir de nouvelles compétences.
Le mentorat n’est pas du tutorat car ce dernier est validé par une évaluation de l’apprenti sur ses acquis. Dans le mentorat, il y a une évaluation de la démarche, non des personnes.
Il ne s’agit pas de parrainage non plus car ce dernier est le plus souvent caractérisé dans les entreprises ou les grandes écoles par une demande d’aide sans objectif précis, ni contrat, contrairement au mentorat qui se fonde sur le respect d’une charte et la définition d’objectifs précis et d’indicateurs de résultats. Le parrainage est également utilisé dans le sens de « support » d’une candidature pour entrer dans un Cercle privé ou un club et il se différencie là aussi du mentorat qui est un accompagnement neutre qui, s’il aide le mentoré dans l’acquisition de compétences utiles dans son parcours professionnel, n’est ni un passe-droit, ni une démarche de favoritisme.
Le mentor n’est pas un coach car, même s’il en a la posture, il n’est pas un professionnel de l’accompagnement, il est bénévole et centré sur la transmission de son expérience.
Le mentorat n’est en aucun cas de la formation car il n’y est pas question d’objectifs pédagogiques ni d’évaluation des acquis comme en fin de formation.
Il ne s’agit pas non plus de conseil car le consultant fait un diagnostic et apporte des solutions là où le mentor aide le mentoré à découvrir lui-même les solutions qui lui conviennent le mieux en fonction de sa situation, de son contexte, de ses aspirations.
Reposant sur 4 maîtres mots : régularité, engagement, respect et confiance, le mentorat est un outil fabuleux qui favorise l’entraide, le partage, la coopération au sein d’une entreprise.
Les entreprises qui souhaitent mettre en place des programmes de mentorat ont souvent besoin d’être accompagnées lors du lancement de leurs premiers programmes de mentorat (définition de l’objectif, recrutement, matching, facilitation, mesure du ROI…) ou d’acquérir les expertises nécessaires au montage de tels projets. C’est pourquoi, des formations d’ingénieurs en mentorat ont été mises en place, pour apporter aux chefs de projet internes et/ou aux consultants- formateurs intervenant en tant que pilote externe les compétences nécessaires pour définir, mettre en place, piloter et évaluer des programmes de mentorat au sein des entreprises et plus généralement des organisations.